textes à dire
Ce mode-là
Je ne souhaite pas aborder le monde
en mode futile,
le fut-il si, le fut-il tant.
Je ne peux pas aborder le monde
en mode futile
et c’est pourquoi vers lui, je tends
tout mon être et tout mon temps
alors qu’ILS
ne font que saborder le monde
en mode utile,
en temps et en argent…
ILS, de ce monde, rendent inutile
ce qui fut,
fut mode longtemps,
fut îles souvent…
Des îles,
derniers refuges pour ceux qui refusent
de partir sous les eaux,
ne laissant là que leur peau et leurs os.
Des îles,
utiles un temps
pour les rimeurs et les rameurs d’antan,
utiles en soulevant
et les mots et les os des presque vivants
d’alors,
des presque morts
de maintenant.
Je ne veux pas aborder ces îles – mondes
en mode immonde
comme tant et tant,
comme ILS le souhaitent pourtant
en uniformisant
et les murs et les gens,
ce qu’on mange,
ce qu’on pense
et même les sentiments.
En uniformisant
et les choses et le temps
pour que rien ne change,
que rien ne pense,
le tout plein de bons sentiments.
Je n’aborderai pas ce monde
avec ce mode là !
Qu’importe ce qu’en disent les ILS…
C’est décidé, c’est facile,
en une seconde,
je DÉsactive cette fonction là !
Comme si que oui mais non !
Un long texte et détaillé
et complet sur la situation
telle qu'elle est,
telle qu'on croit qu'elle est,
et surtout telle qu'on la construit
pour, de plus belle, croire
ce qu'elle n'est pas,
à croire ce qu'elle ne peut pas être
et ainsi accroître
le nombre de ceux
qui la connaissent de mieux en mieux.
(On ne peut pas mieux dire…).
Dans un premier gras paraphe,
inventer, plus qu'inventorier,
les raisons de croire
que tout va mal, tout est foutu,
que rien ne va plus
et tant qu'à faire disparaître
des espèces
sans que d'autres n'en tirent profit,
autant les tirer soi-même
et ainsi profiter de la vie comme elle va,
plutôt que de se lamenter
en d'inutiles et vaines questions
pour ensuite se dire
et s'entendre dire
que ce n'est sans doute pas très juste,
ni honnête de le faire
et de le penser ainsi
mais puisque, tous comptes faits,
au final,
il n'y a rien d'illégal dans l'histoire,
se redire,
avant de se l'entendre dire
qu'on serait bien sot
et bien empoté
de ne pas en profiter à son tour
de ne pas prendre une part,
puisque énorme gâteau, il y a,
de ne pas en faire profiter
sa famille, ses enfants,
sans qui l'on est rien, ou si peu de chose
qu'il est bien triste, ma foi,
de laisser épouse et descendants
dans le besoin
des choses élémentaires
et alimentaires aussi.
( On ne peut pas médire…).
Apprendre, pour finir,
tirer parti et leçons de plus belle
du fin mot de l'histoire
sans quoi,
tout moralisateur
n'apparaîtrait aux yeux des siens
que sous l'étoffe
d'un bateleur de campagne,
d'un affiché qui ne sait décoller,
d'un beau parleur pour ne pas dire prêcheur,
d'un placeur de costumes assermentés,
bref d'un candidat fort dépité
à la suprême magistrature
qu'un canard aurait estropié
dans un marais saumâtre et glauque
de Sologne,
de Pologne,
de Cologne ou d'ailleurs
et qu'on rit et qu'on raille
entre deux flashs
crépitants comme jour de chasse
à cours d'idées
et qu'opinent du chef, de l'état,
de la France,
comment dire plus, du monde civilisé,
des millions de concitoyens,
peu citoyens, ma foi,
ballotés qu'ils sont
comme youyou dans la tempête,
comme CAC 40, un vendredi noir
attirés tantôt par l'aigre marine
aux idées brunes et puantes,
tantôt par la blanche abstention
qui demain aura perdu sa virginité
sans avoir même songer à coucher
des goûts, des envies
le long de listes par trop claires.
Pour conclure,
afin de se libérer et le coeur et l'esprit,
la démocratie
comme si que oui mais non !
Tant pis pour nous, pauvres cons…
la démocratie, non
RESTONS DEBOUTS !
Le Ça
Point n’est la peine de faire
Des années d’étude
De psycho,
Ni d’avoir lu FREUD, LACAN, BERGSON
Ou un « Que sais-je ? » sur le sens de la vie.
On en sait beaucoup
Sur le Ça !
Voyez plutôt :
Le Ça peint
Un paysage fait de bois blancs pour l’éternité !
Le Ça fiche
En l’air tout ce qui le dépasse ou se montre
En ville ou dans les endroits.
Le Ça roule
Qui, comme chacun sait, n’amasse
Pas mousse
Mais suit les pentes,
Évite les côtes
Et n’aime guère
Rester en place.
Le Ça va
Qui est une question presque automatique
Dont la réponse dépend des circonstances et
Peut vous mener très loin.
Le Ça vient
Qui suit le précédent et se répète
Encore et en corps
Jusqu’à ne plus se tenir
Et déborder sur l’autre.
Le Ça mord
Qui n’augure pas de rentrer bredouille
Ou l’inverse
D’un trop plein de filets à citronner.
C’est déjà Ça !
Mais en se donnant un peu de peine,
En creusant
On trouve aussi Ça !
L’embarras Ça
Qui gène par son trop plein
Met le rose, le rouge aux joues
Et devient vite pesant.
Le carré Ça
Qui se pose et outre mesure
Une surface qui ne lui appartenait
Pas.
Le fort Ça
Qui quelque fois suit celui d’avant
En pénétrant plus qu’il ne doit
Et dans l’âme et dans la chair
De l’autre qui ne veut pas.
Le dévers Ça
Qui à la fois, vide, recouvre,
Ensevelit
Sous un tas de grains
A moudre, de grains
De colère, de grains
Qui font des tempêtes
Et s’entassent ici et là.
Le cas Ça
Qui, pardonnez-moi,
Me les brise à chaque fois
Que disparaît un bien,
Un acquis, un droit pour
Lesquels hier on lutta
Et que demain on regrettera.
L’amas Ça
Qui, plus que toute autre religion,
Obscurcit aujourd’hui et le cœur
Et l’esprit de la communauté
Qui empile au mépris des individus
Des avoirs, des tas et des tas
Sans s’occuper de ce qu’il nous faut
Être,
Qui conditionne le dire et le faire
De tous, du haut en bas
De l’échelle et de la société
Comme s’il n’y avait plus que ça,
Comme s’il n’y avait plus que ça !
Cherchez, cherchez bien,
Il reste encore Ça !
Le tu crois Ça
Qui met face à face
Le septique
Et l’obscurci
Tout en affirmant souvent
Le poids de l’un sur l’autre.
Le rien que Ça
Qui oppose le gourmand
Et le réticent
Tout en encourageant
L’escalade.
Le manquait plus que Ça
Qui alourdit encore
Ce qui pesait déjà
Tandis que tombent ou
S’allongent les bras.
Le fais pas Ça
Qui semble l’ultime
Rempart
Avant l’irréparable,
L’irrémédiable et la
Peine interminable.
Le tout mais pas Ça
Plus fort encore qui met
La mère devant le père
Ou le fils et tente de sa chair
De protéger l’un contre l’autre.
Et enfin le tout ça pour Ça
Qui accompagnant le regret
Fait le bilan de l’instant
Et mesure la démesure,
Et pèse en retard le pour
Et le contre
Sans plus faire d’histoires,
Sans le vouloir,
Sans le pouvoir.
Que dites-vous de Ça ?
Ça casse, non ?
Bien sûr, j’en vois parmi vous qui sont septiques,
Voire incrédules.
Ils se disent ;
« Ça va passer, c’est passager ».
Ou même ;
« Ça vaut mieux qu’une jambe cassée ».
Vous croyez peut-être
Que je ne pense qu’à Ça ?
Et que je noircis la situation
Pour servir mon propos ?
D’autres semblent songeurs.
Ça m’intéresse, se disent-ils.
Ça vaut le coup d’y réfléchir,
Pourquoi pas ?
Libres à vous.
Faites ce que vous voulez de tout Ça !
Mais ne faites pas comme
Les gens de mon village
Qui répondent toujours : « Ça ne nous regarde pas ! ».
Quant au Ça de la voisine, me direz-vous ?
Il va bien.
Depuis que le père Lustucru
S’est mis aux pâtes et fait fortune,
Il ne l’intéresse plus
Et dort sur son coussin toute la journée !
Ça alors !
Je n'aurais pas du écrire
Je n’aurais pas du écrire un texte sur mon maillot
on m’avait prévenu,
on m’avait dit que ce ne serait pas pratique
mais je suis têtu,
je fais souvent ce que j’ai envie
on me le reproche aussi
je suis embêté à présent,
ce n’est pas facile de lire un texte dans ces conditions
je dois avoir l’air ridicule
à me tordre ainsi dans tous les sens.
j’aurais pu aussi bien l’apprendre par cœur
mais alors ce ne serait plus une lecture.
Je vois des gens qui sont de mon avis
il y a des puristes partout
c’est bien
une lecture doit être une lecture
vous avez raison
sinon, autant regarder la télévision
ou gober ce qu’on nous promet ici ou là…
Ne pas l’apprendre par cœur, donc
pour faire plus vrai, plus réaliste
faire lecture quoi !
et puis j’ai bien d’autres choses sur le cœur
et pas la place
d’y glisser un texte, fut-il de moi
d’un moi futile…
Bon, mais assez de préambule
entrons dans le vif du sujet :
si tu n’étais pas partie
je te l’aurais gravé dans la peau
avec un couteau en plastique
comme ceux des pique-nique ou des compagnies aériennes
d’ailleurs le plastique est beaucoup plus chic
pour ce genre de travail.
N’en déplaise aux puristes
Non pas ceux d’avant des nouveaux
Il existe des puristes de tout !
Non, vous n’êtes pas d’accord avec moi ?
Je m’égare à nouveau.
Mieux vaut ne pas commencer par la fin,
A moins de n’y comprendre rien !
Tu m’as dit que j’écrivais des textes
Pour me déshabiller en public.
C’était fort. Et que tu n’étais pas pour.
Comme si écrire un texte sur soi
Et le lire devant des gens
A haute voix
C’était se déshabiller. Non ?
Comme si raconter sa vie, dire ce que l’on vit !
Bon là, c’est pas simple car
voir et vivre
ont une conjugaison en commun
on vit (de voir)
on vit (de vivre)
raconter sa vie, dire ce que l’on vit
mais vous n’êtes pas de ceux que l’on berne et
vous savez que l’un regarde au passé
tandis que l’autre essaie de goûter le présent
enfin, tout ça dans la perspective d’une mise en abime
des plus ordinaire.
On se tourne vers le passé
Pour comprendre ce que l’on vit parfois
Là maintenant
On goûte au jour nouveau
Dans l’oubli de ce qu’on vit, de ce qu’on a vu, quoi
Car la mémoire est valise
Et souvent lourde à porter !
Ceux qui ont un peu voyagé, comprendront.
Tout ça, en dépit des apparences
Pour vous dire que je ne suis pas nu devant vous
J’ai mon texte
Et il me cache
non pas ce que je ne veux pas vous lire
Mais
Ce qu’il ne m’est pas permis de vous montrer !
J’ai mon texte et je m’y tiens.
Que personne ici ne dise qu’il s’agit d’un cache – texte !
J’en vois qui sont heureux que je ne porte qu’un maillot
Car vous imaginer le truc avec une robe,
Des caleçons longs
Ou une combinaison de peintre ou de ski,
On serait là encore samedi prochain !
Fin du pré-texte
Je vous livre la suite
Enfin, si j’arrive à la trouver.
Peut-être sous ce bras ?
Non, c’est un supplément, un truc en plus
Au cas où vous en redemanderiez
Mais je ne crois pas qu’on en vienne là ce soir
Ça n’a pas vraiment d’importance d’ailleurs
Je suis là pour lire
Et non pour vous livrer mes humeurs
Ou mes dessous de bras.
Ah, j’y suis c’est dans le dos
C’est idiot, me direz-vous d’écrire le corps du texte
Dans le dos
Alors que c’est à la fois difficile d’accès
Et contraire à l’importance que cela pourrait avoir
Je le reconnais.
Quoique par ailleurs
S’il s’agit d’une question de poids
Mieux vaut le bien caler sur le dos
Que de l’avoir sur l’estomac…
Ou bien sur la conscience
Mais pour ça, je suis tranquille
Les occasions sont assez rares de porter un maillot
Sur la tête !
Mais j’en ai vu
Jamais dans une médiathèque
Ou alors c’était il y a fort longtemps
Quand ça s’appelait encore des bibliothèques !
Et puis sommes-nous vraiment certains
Que la conscience soit dans la tête ?
On verra cela plus tard.
Pour une autre lecture
Et un autre public
Vous avez déjà été si patients
Et je ne saurais que vous
En remercier.
Je n’aurais pas du écrire mon texte sur un maillot
C’est si bête, si près du corps,
Cela ne permet pas la prise de recul.
Sur un tricot de peau,
Je vous aurais parlé de mon grand-père.
Sur un tee-shirt,
De mon jeune fils.
Sur un maillot, il y a peu de chose.
Et que je porte en plus
Comme si tout n’était pas déjà si compliqué
Etre là devant vous
A lire un texte
Sur moi
Et de moi qui plus est !
Certains disent que y en a qui cumulent
C’est sûr.
Plus de tissu, fin du texte.
Merci.
L'écrit des voix
L’écrit des voix
ne crie pas de bois.
Il aboie et boit
bien sûr, le soir au fond des bois.
L’écrit des voix
joue de sa langue mais pas de bois.
De foi, de joie,
d’émois et de moi.
Les cris des voies
eux, sont aux abois
et sans foi, et sans loi
et cent fois on ne les aperçoit
que trop tard, quand pourri est le bois,
quand pour des riens, pour des noix,
ils enfantent de faux rois,
des hommes de peu de poids
qui, pour eux, ont la loi et s’y croient,
et s’y croient.
Mes cris, ma voix
et tout ce que je crois,
ce que j’écris sur la voie
s’opposent à leurs vains choix.
Chacun sait pourquoi.
Chacun sait pour soi
qu’il vaut mieux toutefois
clouer sur des portes de bois
ces peut-être un peu trop chouettes parfois
qui nous plombent et la langue et les doigts.
J’écris, je vois
et parfois aussi je bois
parce que je le dois
et que n’ai pas le choix
de crier à qui de droit
qu’il ne doit, qu’il ne le doit.
L’écrit des voix,
c’est et vous, et moi
à tue-tête ou à mi-voix
qui, un soir au fond du bois,
laissent éclater leur choix.
Les gens
Et puisque maintenant,
On se connaît bien,
On va pouvoir entre nous parler des autres !
Les autres, vous savez : les GENS !
Les gens sont cons: puisque je vous le dis
Les gens ne sont pas aimables: et c’est de pire en pire
Les gens sont d’un sans gêne: ne m’en parlez pas, l’autre jour sur le marché.
Les gens se garent de plus en plus mal: c’était une constante en 2010 alors e 2011.
Les gens ne manquent pas d’air: je ne vous raconte pas !
Les gens changent d’avis tout le temps: ben oui alors comment voulez-vous qu’on suive, font suer les gens à force !
Les gens prenaient le temps de vivre avant: avant c’était autre chose
Les gens, on ne peut plus rien leur dire: ils partent au quart de tour
Les gens sont égoïstes: je dirai même plus avant les gens donnaient, maintenant ils donnent plus
Les gens devraient réfléchir avant de parler: et avant de dire autant de conneries.
Les gens sont de moutons : avec toutes les choses qu’ils voient à la télé.
Les gens sont irresponsables : laisser des enfants seuls sans surveillance et ensuite faire des procès.
Les gens sont des gagne-petit : ils économisent ici ce qu’ils gaspillent ailleurs.
Les gens n’ont plus de cerveau : y’a plein de machines qui font tout à leur place.
Les gens ne voient pas plus loin que le bout de leur nez : leur demander de penser à demain, alors.
Les gens sont incapables de s’entendre : c’est à qui criera le plus fort.
Les gens gobent n’importe quoi : les publicitaires et les politiques le savent bien.
Les gens sont prêts à vendre leur mère : il existe des endroits pour ça !
Les gens me font peur : faut voir ce qu’on lit dans les journaux !
Les gens n’espèrent plus : c’est le crise qu’on traduit dans toutes les langues.
Tous les gens, si, si. Tous ! Les Jean,
Mais aussi les Jean-Marie, Jean-Philippe et Jean-Pierre,
Les Jean-Jacques, Jean-Michel et Jean-Sébastien.
Et j’en passe et des meilleurs
Et les j’en rame pas une,
Les j’en pense pas moins, les j’en foutre,
Les j’en redemande encore…
Pourtant,
Je serais plutôt d’accord, pour cette fois
Avec
Les j’en peux plus,
Les j’en ai marre
Et je demande au Grand Constructeur
De nous faire comme le dit la pub à la télé :
Des gens sans colorant, ni parabène,
Des gens à la protéine de soie,
Des gens qui respectent les couleurs, même par fortes températures,
Des gens scandaleusement accessibles,
Des gens qui apaisent, protègent et réparent,
Des gens qui le valent bien,
Bref, Oh, Grand Consumâteur !
Des gens sains !
Oui, saints aussi
Avec un thé merci !
Ouvrir l'oeil
Ouvrir l'oeil, bien regarder
ouvrir l'oeil, celui-là
comme s'il n'y en avait qu'un
et regarder en face
les choses,
la vérité
la véracité des choses.
Ouvrir l'oeil et le bon,
ouvrir l'oeil du bon pied
pour regarder devant soi
pour avancer
sans crainte
sans craindre
avancer vers les autres,
vers les soi comme autre,
qui nous regardent aussi,
nous scrutent,
nous observent,
nous déshabillent
de leur œil, bien rond,
bien ouvert,
ou marron, ou bleu
nous verrons…
ouvrir l'oeil sur ses voisins,
pas seulement un judas,
ouvrir l'oeil vers ses voisins,
pour les regarder,
les voir, les considérer
savoir qu'ils existent en vrai
et pas qu'en bruits,
odeurs ou peurs.
Ouvrir l'oeil vers l'autre,
se faire la paire à deux,
et voir plus, voir plus loin,
plus large, ensemble
cet autre que soi
qui fait que le monde qui nous entoure
qui bruisse et fait du bien,
du bien, du va et vient
sans quoi nous sommes si peu
enfin ouvrir l'oeil sur soi
ouvrir l'oeil qui
du dedans aussi
dans l'intimité de notre intérieur
de dessus jusque au fond
et plus encore
jusqu'en dessous
sans oublier de respirer
pour ne rien perdre au passage,
pas plus la vie que la vue.